• Les câbles de Lyon et la téléphonie sous-marine

    Il y a bien longtemps que les premières liaisons transocéaniques intercontinentales ont été réalisées à l'aide de signaux Mors par l'intermédiaire de câbles télégraphiques sous-marins, mais ce procédé ne permettait pas un échange direct de conversations.

    Les conversations téléphoniques par radio à très longue distance permettent, depuis un certain temps déjà, de pallier cet inconvénient, mais les usagers savent combien la qualité et la régularité des transmissions hertziennes laissent encore à désirer. Ce n'est que très récemment que le problème des liaisons intercontinentales a pu être résolu techniquement de façon parfaite. On sait que le trafic terrestre s'est développé par l'utilisation de hautes fréquences qui permettent, par une modulation ap propriée, de superposer sur un même circuit un grand nombre de conversations différentes. Mais ce procédé n'était pas réalisable avec tes câbles sous-marins classiques isolés à la gutta-percha dont les caractéristiques en haute fréquence sont très médiocres. L'apparition de câbles coaxiaux isolés au polyéthylène et dont les pertes électriques sont compensées par des amplificateurs électroniques (répéteurs) répartis le long du câble, a permis des réalisations excellentes.

    Les câbles de Lyon, du groupe de la Compagnie Générale d'Electricité, se sont spécialisés dans la fabrication des câbles coaxiaux, La société a fabriqué le câble Marseille-Alger, mis en service en 1957.

    Ce câble de 880 km est équipé de 28 répéteurs amplifiant les courants dans les deux sens (câble bidirectionnel) ; il permet 60 conversations simultanées. Depuis, la pose d'un câble transatlantique a été décidée pour permettre la relation téléphonique entre New York-Paris et Bonn. Le câble sera immergé entre Claren-Ville (Canada) et Pen-March (Finistère). Les nations intéressées participent à la confection du câble et la Société des Câbles de Lyon, hautement qualifiée, doit fournir une longueur de mile miles (1 852 km) pour la part française. Compte tenu des caractéristiques strictement imposées, une chaîne de montage a été créée à l'usine de Calais dans des bâtiments spécialement équipés.

    Deux cent-cinquante personnes coopèrent à cette fabrication dont une soixantaine sont affectées à des opérations de contrôle.

    Le câble coaxial est composé d'un conducteur central de 4,3 mm isolé par une couche de polyéthylène de 5,65 mm et recouvert de bandes de cuivre constituant le conducteur de retour. Un second ruban de cuivre à recouvrement maintient l'ensemble et le protège contre les tarets, animaux microscopiques du fond des mers qui ne s'attaquent pas au cuivre. Un matelas de jute sépare le câble de sa gaine de protection en fils d'acier. Celle-ci est enfin recouverte d'un manchon goudronné don- nant au câble un diamètre extérieur de 32 mm.

    Le câble transatlantique est du type unidirectionnel à 36 voies, il sera muni de répéteurs tous les 38 miles. Deux câbles semblables permettront d'écouler les communications des deux sens. La fabrication débutée, le 1er avril 1958, n'excédera pas une année. Son caractère très particulier et la perfection technique de la chaîne de montage font honneur à l'industrie française et suscitent l'intérêt des techniciens. Le 15 novembre dernier, 90 membres de la section du Nord et du Pas-de-Calais de la Société des Ingénieurs civils de France visitaient encore cette usine sous la direction de M. Thoreux, président et chef de l'arrondissement de l'exploitation de Lille.

    Il convient de noter que les conducteurs de cuivre utilisés par la Société des Câbles de Lyon, sont transportés à Calais par la S.N.C.F. dans des remorques calorifugées et climatisées pour éviter toute altération du métal.

     

    Cuves de stockage du câble transatlantique. (Doc. C. de L.)

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