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Par Alors raconte dans Calais, industriel et monumental 1817-1914 / partie 4 le 8 Octobre 2024 à 11:25
191/ MAISON LOUIS HÉNON, RUE DU 11 NOVEMBRE Photographie.
Cl. Inventaire Général.
L'habitat calaisien accorde à la façade une importance dont cette maison donne la mesure extrême. Le plan de toiture résume à lui seul l'esprit de la construction : cette maison sans profondeur est coiffée par un brisis sans terrasson, généreusement ouvert pour éclairer des combles en réalité fort réduits. L'habitation présente sur rue la façade cossue d'une « demeure bourgeoise » fin de siècle : porte architecturée, timbrée d'un écu sous le balcon de l'étage ; bossages au rez-de-chaussée, balustrades d'appui au premier, corniche puissante. Tout n'est que placage de ciment, fausse pierre de taille, sur un médiocre structure de briques.
Cette construction, pour être un cas-limite, n'en est pas moins représentative d'une certaine manière de concevoir I 'habitat à St-Pierre-les-Calais.
193/ MAISON, 15-13 QUAI DU RHIN Photographie.
Cl. Inventaire Général.
Type de maison bourgeoise localisé d'une part autour du théâtre, d'autre part aux abords du parc Saint-Pierre. Ces constructions datent généralement des premières années du XXe siècle.
Cette demeure est construite sur le principe de la maison double à portes jumelées — système de juxtaposition le plus souvent adopté dans les habitations bourgeoises, qui ne se jouxtent ainsi que les parties dégagements sanitaires. De ce fait aussi, la double façade est étoffée par une « fausse travée » axiale où se jumellent les ouvertures de la travée de porte de chaque habitation — travée étroite, conformément aux habitudes locales. L'éclairage de la pièce de l'étage par des fenêtres géminées vient en développement de ce parti, avec un soulignage vigoureux par de grands balcons de fonte à profil bombé. L'ensemble ne manque pas d'ampleur, et ici encore le jumelage de façade sert l'apparence « bourgeoise » de chacune des demeures. Bourgeoisie, fièrement affirmée dans la silhouette des lucarnes baroques, à fronton interrompu par un imposant pot-à-feu en épi. On notera la forme en anse de panier de la plupart des baies ; on ne la voit guère avant 1900 à Calais.
194 / MAISON, 44-42, RUE DES COMMUNES Photographie.
Cl. Inventaire Général
Jouxtant une usine de dentelle, cette maison semble avoir été directement liée à l'entreprise ; il est possible que la grande porte à double vantail ait signalé une entrée de bureaux. Dans ce type de maison apparaît la complexité de l'habitat calaisien, où s'enchevêtrent usines, logements populaires et demeures bourgeoises, sans démarcations en quartiers. De toute évidence, les usines se sont implantées sur les grandes parcelles de terrain non bâti disponibles entre les maisons anciennes ; l'habitat qui les accompagne est venu en remplissage.
Comme un certain nombre de maisons calaisiennes, celle-ci vise à l'apparence cossue ; la façade se doit d'attester la réussite financière, sans grever le capital. Une abondance de décor affiche donc la prospérité, avec quelques éléments-clefs qui prennent, d'une maison bourgeoise à l'autre, la valeur de signes : les ouvertures élargies ou géminées, le bow-window, les bossages. L'habillage n'est toutefois qu'en ciment-pierre avec applications de terre cuite, et le bow-window en bois.
195/ MAISON, 99, RUE DU 11-NOVEMBRE.
Photographie.
Cl. Inventaire Général.
Les rues du 11-Novembre, Darnel, des Quatre-Coins, et le Boulevard Wilson, comptent d'assez nombreuses maisons bourgeoises conçues sur un même type : quatre niveaux (dont sous-sol et niveau de combles), deux travées en façade. Cette maison « Tudor » en est un exemplaire très attachant. De la forme des fenêtres, des culots de bow-windows, jusqu'aux petits carreaux des baies, tout est référence à l'architecture anglaise, qui habille dans le goût des années 1900 une structure d'habitation bien calaisienne. La lucarne à pignon à « pas-demoineau » joue ici à part entière son rôle d'amortissement de façade.
197/ MAISON, 91, RUE DU VAUXHALL Photographie Cl. Inventaire Général
Les maisons isolées dans un jardin, en retrait de la chaussée, sont minoritaires à Calais. Celle-ci est traitée en outre, avec quelque emphase, dans le style « hôtel particulier » bien qu'il s'agisse d'une simple habitation à rez-de-chaussée entre un niveau de soubassement et un étage de combles. Des pilastres et un décrochement central « rythment » trois travées ; un perron à deux volées tournantes précède la façade dont le décor chargé exprime sans ambiguïté la recherche d'une apparence cossue.
198 MAISON, 49, RUE MARTYN Photographie Cl. Inventaire Général
Cette maison bourgeoise tranche sur l'ensemble des constructions locales ; implantée de façon exceptionnelle — pignon sur rue, façade principale sur jardin — elle veut évoquer les villas à l'italienne : toiture de forme complexe, soulignée par une bordure de rive à lignes brisées ; présence d'un étage d'attique ; façade symétrique à travée centrale fortement accentuée. Cette inspiration s'affirme particulièrement dans le décor de la fenêtre de pignon. Malgré les ornements extérieurs — on notera le volumineux balcon de ciment-pierre — l' effet » est gâté par une certaine pauvreté de matériau (crépi de revêtement, bordure de rive en planches nues) et par le caractère un peu étriqué de la demeure.
199 MAISON, 98, RUE DE LA COMMUNE-DE-PARIS
Photographie
Cl. Inventaire Général
Cette demeure offre la même structure de façade qu 'une maison d'apparence plus simple, située 63, rue du I I-Novembre : quatre niveaux — dont un de soubassement et un de combles — cinq travées, avec un accent sur la travée centrale. Rue du I I-Novembre, ce schéma est discrètement souligné par un simple jeu de moulures. Ici, une ornementation recherchée et fort soignée, en pierre, habille luxueusement la façade de briques, entre les chaînes d'angles de bossage. Elle se concentre sur la travée maîtresse, dont le décor éclectique mêle des éléments inspirés de la Renaissance au vocabulaire néo-classique. La menuiserie du vantail d'entrée s'assortit aux sculptures.
La comparaison entre ces deux exemplaires montre combien, à Calais, le caractère « bourgeois » d'une demeure s'affirme par la façade plus que par la structure même de l'habitation.
203 IMMEUBLE, 32 à 38, avenue Wilson Photographie.
Cl. Inventaire Général.
Face au parc St-Pierre, cet immeuble de rapport domine un îlot de maisons bourgeoises ; il traduit assez bien l'idée nouvelle de l'habitat collectif qui se fait jour dès les premières années du siècle. L'architecte belge Serrurier-Bovy prône la conciliation étroite des « besoins d'hygiène » et des « besoins esthétiques » ; Henri Sauvage lance vers 1903-1905 ses Habitations Hygiéniques, et l'on verra se répandre les H.B.M. (habitations à bon marché). Des impératifs économiques ont dicté le plan tassé de cet immeuble ; mais la conception hygiénique du logement — espace, pénétration de la lumière— se manifeste en façade' par le nombre et la largeur des baies ; sa décence, par l'adoption des « signes » de l'aisance bourgeoise telle que la définissent les maisons environnantes oriels, balcons, balustrade, lucarne monumentale, interprétés en cime t. L'esthétique est un compromis entre le néo-classique encore en faveur, et l'art nouveau qui inspire l'alliance du béton avec la céramique décorative, comme l ' articulation de la façade avec ses avancées à pan coupé.
207/ SALLE D'ASILE, RUE LAFAYETTE (1850)
Plan, coupe, élévation, - H.0.56; L. 0.80 - Plume et lavis sur papier - Amédée Stenmaght, arch. de la ville de Saint-Pierre. Archives Départementales du Pas de Calais
208/ PROFET D'ECOLE COMMUNALE, RUE DU VAUXHALL (1863).
Coupe et élévation. - H. 0.71; L. 0.47.- Plumes et lavis sur papier. - Normand, arch. de la ville de Saint-Pierre. Archives Départementales du Pas de Calais.
209/ PROJET DE LAVOIR PUBLIC, PLACE CRÈVE-
CŒUR (1860)
Plans, coupe et élévation. -H. 0,55 ; L. 0,89. - Plume et lavis sur calque. A. Stenmaght, arch. de la Ville de St-Pierre.
Archives Départementales du Pas-de-Calais.
Si dans cette ville qui ne possède ni eau courante ni réseau d'égout la nécessité d'un établissement de bains et d'un lavoir public ne fait aucun doute, des divergences vont encore une fois apparaître entre le Conseil Général des Bâtiments Civils et la municipalité. Les premiers projets, inspirés de modèles anglais, sont relatifs à un bâtiment à deux étages comportant lavoirs, bains, salle de repassage et salle de séchage aménagées dans les combles. Le conseil critique sévèrement l'exagération dans laquelle on est tombé pour le décor des façades en ciment de Portland et renvoie le projet en souhaitant qu'on lui donne ce caractère de simplicité qui serait cette fois en rapport avec la destination du monument et les ressources bornées dont la ville peut disposer. On mentionna également qu' en architecture raisonnée, il n' était pas possible qu' une façade n' indique qu' un seul étage lorsque le bâtiment auquel elle appartient en a deux.
Il fallut donc réviser les plans qui furent définitivement adoptés en 1860. La fontaine monumentale prévue en façade fut abandonnée. Cette fois l'édifice avait le caractère propre à sa destination et un caractère assez monumental pourfigurer convenablement sur la grande place de la ville vis-à-vis de la mairie et près de l'église.
Les bâtiments du lavoir donnant sur la place masquent la cour intérieure et les ailes contenant les bains. Le sens des convenances interdit que l'on puisse accéder au lavoir par la place, aussi l'entrée se fait-elle par la rue du Four-à-Chaux.
L'architecte abandonne ici ses inévitables références néoclassiques et si les matériaux restent traditionnels (brique et pierre de marquise) la composition de la façade se fait I 'écho de la plastique nouvelle de l ' architecture du fer des halles, des marchés et des gares. On remarquera l'intégration très maladroite des pilastres à l'ensemble de la composition.
210/ LAVOIR PUBLIC, PROJET DE TRANSFORMATION EN BIBLIOTHÈQUE ( 1863) Elévation de la façade. - H. 0,33 ; L. 0,40. Plume et lavis sur calque. - Normand, arch. de la ville.
Archives Départementales du Pas-de-Calais.
En 1862 le lavoir n'ayant pas eu le succès escompté, l'étage fut occupé par une école primaire précédant d'un an l'installation d'une bibliothèque publique. Pour cette occasion, un accès fut aménagé dans la façade donnant sur la place Crèvecœur et le bâtiment rendu conforme à sa nouvelle destination par un décor et un balcon en pierre de Stinkal plaqué sur la travée centrale.
211/ PROJET DE MARCHÉ COUVERT, PLACE DE LA RÉPUBLIQUE (1878).
Plan, élévation. - Ech. 1/100e . - H. 0,475 ; L. 0,63.
Plume et lavis. Louis Beillier, arch. de la ville. Archives Départementales du Pas-de-Calais.
212/ PROJET DE MARCHÉ COUVERT, PLACE DE LA RÉPUBLIQUE (1878).
Plan de situation, élévations latérales. - H. 0,475 ; L.
0,53. - Plume et lavis. - Louis Beillier, arch. de IP ville. Archives Départementales du Pas-de-Calais.
L'excentrement de la place Crèvecœur devait conduire à la création d'une seconde place publique à proximité du boulevard Jacquard. L'incendie de l'usine Champailler fournissait l'occasion d'acquérir les terrains nécessaires. Cette place neuve devait accueillir le marché couvert dont le projet fut confié à l'architecte municipal Beillier. C'est un volume très simple, s'ouvrant sur la place par un portail en grand appareil caractéristique du soin qu'apporte l'architecture rationaliste à la réalisation des programmes utilitaires. Le bâtiment se prolonge sur la place par un auvent reposant sur des colonnettes de fonte. A chaque extrémité du bâtiment, deux portes latérales le mettent en rapport avec les rues de Vic et de la Tannerie. Cette disposition des circulations et l'éclairage semi-zénithal l'apparentent à l'architecture des passages couverts.
En 1880, ce marché est transformé en vente à la criée, puis abandonné dans les premières années du XXe siècle et la place est de nouveau lotie. Le bâtiment subsiste encore en partie, derrière le collège République
213/ LA FONTAINE DU PARC ST-PIERRE (1863) Photographie
Cl. Inventaire Général.
Y a-t-il meilleur critère de l'urbain que la création de parc et de jardins publics. Le parc St-Pierre deviendra le lieu privilégié des concerts, des promenades et des banquets avec le chalet restaurant construit par Louis Beillier en 1864. C'est en 1856 qu'il avait été décidé de transformer en promenade publique les terrains compris entre la rue de l'Hospice, le canal du Crucifix, la route impériale et l'Abîme. En 1863, pour célébrer l'arrivée des eaux de Guînes à Calais le conseil avait décidé l'érection d'une fontaine monumentale. Le choix qui est fait du modèle 10161 de l'album Deruel, maître de forges à Paris, illustre bien l'importance que prend alors la sculpture industrielle ou le client peut choisir sur catalogue en fonction de ses goûts et de ses moyens. La vasque « fondue d'une seul tenant » est empruntée aux jardins de Versailles, les putti à Bouchardon et les inévitables Trois Grâces à Germain Pilon. L'ensemble pèse 4500 kg et coûte 6 500 francs...
216/ LA GARE CENTRALE (1890)
Maquette, bois et laiton. - H. 0,06 ; L. 0, 16. : P. 0,16.
Ech. 1/500e .
Calais, Chambre de Commerce et d 'Industrie, en dépôt au Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle.
217 / LA GARE CENTRALE (1890) Carte postale.
Calais, Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle.
219 LA GARE MARITIME (1889)
Maquette, bois et laiton, - H. 0,09 ; L. 0,25 ; P. 0,05.
Ech. 1/500e .
Calais, Chambre de Commerce et d'Industrie en dépôt au Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle.
220/ LA GARE MARITIME (1889)
Photographie. - vers 1910 - Sydney Dunnet.
Calais, Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle.
Héritière des gares maritimes provisoires de 1867 et 1882, celle-ci marque la séparation définitive des rôles de gare de France et de gare de Calais, puisqu'elle est isolée de Calais-Saint-Pierre par le bassin Carnot et ses écluses, sur la nouvelle jetée Est.
Son type se caractérise par la répartition presque canonique et familière des diverses fonctions de la gare corps central, logeant ici l'hôtel, ailes basses et pavillons latéraux. Mais cette composition architecturale frontale est étrange dans la disposition longitudinale aux quais.
Dans le quai, deux étages de sept « cages d'appontement », en trois séries pour trois bateaux — qui, ici, cachent le dispositif — permettait le débarquement quelle que fût la marée.
221/ PROJET DE THEATRE (1903)
Elévation. - H. 0,68 ; L. 0,71. Tirage sur papier. C. Malgras-Delmas, arch.
Archives départementales du Pas-de-Calais.
Quelques modifications sont intervenues entre le projet et la réalisation. En particulier le remplacement des trompes portant les figures par des proues de navires. La sculpture de l'attique a également été modifiée. Les masques à l'antique n'existaient pas sur le projet Les huit figures de l'attique ainsi que les proues ont été sculptées par Billaux. La Comédie et la Danse sont l'œuvre de E. Lormier, la Poésie et la Musique celles de P. Graf.
225/ PROJET DE PLAFOND (1904
Vue perspective. - Tondo, diam. 0,45. - Aquarelle. - O.
Moisson, peintre-décorateur ?
Calais, Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle.
Ce dessin provient du Fonds Omer Moisson, peintre et décorateur de théâtre or le plafond a été réalisé par Henry Delacroix. S'agit-t-il d'un projet pour le théâtre de Calais ? Dans ce cas les quatre bustes seraient ceux de Pigault-Lebrun, Monsigny, de Belloy et Lesage qui ont été intégré dans le programme iconographique de la façade.
222/ LE THÉATRE, FAÇADE EST (1905) Photographie.
Cl. Inventaire Général.
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Par Alors raconte dans Calais, industriel et monumental 1817-1914 / partie 3 le 1 Octobre 2024 à 09:30
145: BUREAUX DUCHESNE, RUE DU GÉNÉRAL-
CHANZY (c. 1895
Photographie. - E. Decroix, arch. ; Laoust sculpt. Cl. Inventaire Général.
Cet immeuble de bureaux marque bien la réaction vers le théâtral et le monumental qui se produit dans la dernière décennie du XIXe siècle. C'est l'un des rares exemples calaisiens où la sculpture décorative soit signée. Le parti de façade est celui de l'hôtel particulier bâti sur un parcellaire étroit — on trouve un exemple très proche dans un hôtel du boulevard Vauban à Lille en 1865 — mais ici le traitement est dramatisé et les rappels du maniérisme romain sont parfaitement conscients comme le montre l'usage des consoles renversées ou celui de l'imbrication des ordres. La signature éclectique est donnée par les cartouches et les chutes de feuilles agrafées sur le pilastre colossal et sur la façade en retour par la colonne candélabre de l'étage supérieur. La fonction commerciale transparaît seulement dans I 'importance donnée aux fenêtres.
146: BUREAUX, 17, RUE DES SOUPIRANTS (c.
1895).
Photographie.
Cl. Inventaire Général.
Calais souffre-t-il d'un complexe industriel pour masquer un bâtiment à usage de bureaux derrière une façade palladienne ? Comme dans le baroque anglais, l'architecture met en valeur le contraste d'une modérature forte opposée aux aplats des surfaces de brique. Dernier détail • le centre de la patère accrochée au bandeau d'étage est marqué par un ombilic en bronze...
147: MAISON GRIITI, 4, RUE DE LAPASSERELLE
(1909)
Photographie. - Détail de la façade. F. Gritti, entrepr. CI. Inventaire Général.
Originaire de la région de Varèse (Piémont) François Gritti arrive à Calais en 1885. Après un intermède de cinq ans en Argentine, il revient à Calais, participe à la construction de la jetée Est et s 'installe comme entrepreneur en 1898. Comme d' autres Italiens arrivés à Calais à la même époque, Mistro, Mille, Bulgheroni) il se fait une spécialité des immeubles en béton armé et des façades en ciment-pierre. De 1898 à 1925 il construit à Calais plus de deux cents bâtiments parmi lesquels la maison Bartsch (cat. no 119), l'église du Beaumarais et la maison, 20, rue Aristide-Briand (cat. 148-149).
La façade de la maison Gritti constitue en elle-même un véritable répertoire des moulages réalisables : chapiteaux corinthiens, cuirs découpés, bossages divers, motifs de vannerie, tresses, etc
149: MAISON GRITTI, 20 rue Aristide Briand (1922), détail de la façade, néoclassicisme tardif
151: MAISON FRANCES, BOULEVARD JACQUARD (1890) Photographie.
Cl. Inventaire Général.
154: Banque Cordier, boulevard Jacquard (1906). Photo N.Duvinage, arch, CI.Inventaire général.
Dans un de ces derniers projets, Duvinage s'est-il souvenu de la façade de l'établissement de bains lillois construit par A.Baert.Il greffe ici sur la composition classique un bow-window supporté par une colonne candélabre auquel répond en fausse symétrie un balcon. Après la réunion des deux villes l'extrémité nord du Bl Jacquard deviendra le quartier d'affaires de Calais où se regroupent toutes les banques.
156/ MAISON, BOULEVARD DE L'ÉGALITÉ(1750) Photographie.
Cl. Inventaire Général
A Saint-Pierre-les-Calais, assez rares sont les vestiges de l'habitat semi-rural antérieur à I 'essor industriel. Cette habitation en est représentative : de la maison rurale, elle garde la façade allongée, sans décor ni lucarnes, et le toit à deux versants et pignons découverts ; elle s'en démarque par l'ouverture sur la voie, l'organisation et l'unité des baies, la structure (à quatre niveaux, dont sous-sol et combles). C'est une typique « maison de bourg » prise dans l'actuel tissu urbain.
158/ MAISON DE B0IS,44, RUE DE LA FONTAINE Photographie. Cl. Inventaire Général
Quelques maisons de bois subsistent à Calais, notamment rues Régnier et Jean-de-la-Fontaine. Elles ne s'apparentent que par le matériau à celles de La Madeleine près de Lille ou de Rosendaël près de Dunkerque ; ce sont de simples cabanes élaborées, modestes réalisations d'une volonté d'habitat autonome avec « façade » s 'ouvrant sur un jardinet ou une cour close ménagés sur la parcelle exiguë. Cet habitat est en voie de disparition. Il datait, au moins en partie, du début du Xxe siècle (un permis de constuire pour 1908).
159/MAISON RUE HOMÈRE , Photographie, Cl. Inventaire Général
Maison d'angle à usage d'habitation et de commerce (débit de boissons ?) vraisemblablement antérieure à industrialisation de Saint-Pierre-les-Calais. Elle garde de l'architecture rurale traditionnelle la simplicité de la façade (ouvertures nues, disposées fonctionnellement, décor très sobre) ; et le toit de tuiles flamandes à deux versants, à lourd arêtier de tuiles canal. Prise actuellement entre deux maisons reconstruites, à étage, elle témoigne de la physionomie ancienne du quartier.
161 MAISON, 15, IMPASSE LECLERCQ Photographie.
Cl. Inventaire Général.
Echantillon caractéristique du petit habitat calaisien, cette unité d 'habitation forme I 'extrémité d 'un alignement à façades répétitives. Les maisons se développant en profondeur, la façade se réduit à la porte du couloir et à la fenêtre de la pièce sur rue, que surmonte une lucarne au bas du versant du toit. Le surcroît du comble est matérialisé par une frise nue entre la corniche et un cordon ; leurs moulures horizontales sont le seul décor de façade, avec les agrafes très simples des baies, et la charmante découpe « en chapeau de gendarme » du fronton de la lucarne.
166 MAISON JACKEL, RUE RONSARD Photographie.
Cl. Inventaire Général.
A l'appui des demandes de permis de construire venaient souvent des dessins (plans, élévations) même pour de simples maisonnettes.
Ce projet de 1886, dont la façade présente une « frise » entre la corniche et le bandeau qui règne au-dessus des baies, fait apparaître la structure de la maisonnette calaisienne. La hauteur relative de cette frise s'explique essentiellement non par un souci décoratif, mais par I 'existence d 'un surcroît dans le comble — ce qui permet, en donnant au brisis du toit une verticalité maximale, d' aménager une chambre mansardée de proportion acceptables. Cette utilisation très générale des combles en mansarde côté rue, en grenier côté cour, explique la fréquence des toits à brisis et terrasson sur rue, long pan sur cour, ainsi que l'importance accordée aux lucarnes, qui jouent le rôle d'une vraie fenêtre et reçoivent un décor en conséquence — ici un fronton, des ailerons — même quand leur structure est en bois.
La façade-type s'ouvre sur rue par une porte et une fenêtre sous lucarne. Dans ce projet, l'entrepreneur a serré sur les 5,50 m de largeur trois ouvertures, dont deux fenêtres pour améliorer l'éclairage de la pièce sur rue.
167/ MAISON, 6, RUE TISSANDIER.
Photographie.Cl. Inventaire Général.
La structure courante des maisonnettes calaisiennes se reconnaît dans cette habitation développée en profondeur : rez-de-chaussée sur sous-sol et sous comble à surcroît visible en façade ; façade réduite aux ouvertures du couloir, de la pièce antérieure et de la mansarde. Cette petite maison se distingue toutefois par son « classisicisme» soigné, qui lui confère l'apparence d'une demeure bourgeoise en miniature : façade régulière, en bossages, couronnée par une lucarne à baies géminées d' importance inhabituelle ; prédominance des vides sur les pleins (une fenêtre supplémentaire : la porte du couloir est rétrécie au maximum) ; décor abondant et sobre (moulures horizontales, agrafes, corniche à denticules, fronton cintré).
169/ COURÉE, 9, RUE FRÉDÉRIC-SAUVAGE Photographie.
Cl. Inventaire Général
Contrairement à la plupart des villes industrielles de la région, Calais renferme peu de courées ; elles ont d'ailleurs un caractère particulier. Ni grands alignements, ni alignements en vis-à-vis ; la cour garde une relative largeur, et les six maisonnettes de cette courée ont chacune leur jardinet sur l'arrière. Sous l'angle de la construction, elles sont en tout point semblables aux maisonnettes des bords de rue.
170/ MAISON, 5, RUE MASSÉNA Cl. Inventaire Général Photographie.
Maisonnette à usage commercial (sous-sol, rez-de-chaussée, comble aménagé ; la partie antérieure du rez-de-chaussée est occupée par une boutique). Façade fonctionnelle, presque entièrement habillée par la devanture de bois peu décorée, qui intègre la porte du couloir d'accès à l'habitation. Seuls apparaissent une partie du solin (porte de cave et soupiraux) et la lourde corniche moulurée. Deux lucarnes de bois au bas du versant du toit.
171/ MAISONS DE LA RECONNAISSANCE (1887) Elévation, plan et coupe. - H. 0,45 ; L. 0,54. - Plume et crayon sur calque.
Archives Municipales de Calais.
Les opérations immobilières à petite échelle furent nombreuses à Calais dans le dernier quart du XIXe siècle. Telle la construction en 1887, pour un même propriétaire — l'entrepreneur — de cet ensemble de quatre maisons, revendues ensuite individuellement. L'habitat calaisien doit une partie de son unité à ce type de « promotion » . Il est courant, comme dans le cas présenté, qu'un local commercial placé sur I ' angle ait été intégré au programme de construction.
172/ IMMEUBLE BOULANGER-RUFFIN, A L'ANGLE DES RUES DU ONZE-NOVEMBRE ET ARISTIDE-BRIAND (1889) Photographie Cl. Inventaire général.
178/ MAISON, 73, RUE DU 11-NOVEMBRE Photographie.
Cl. Inventaire général.
179/ MAISON, 103, RUE DU-FOUR-A-CHAUX Photographie.
Cl. Inventaire général.
Logements répétitifs en briques, d'un type très simple. Un étage, sans le toit à faible pente, remplace le comble à surcroît ouvert par des lucarnes, qui couronne la plupart des maisonnettes calaisiennes.
Des deux travées, celle de la porte est plus étroite, conformément aux habitudes locales. Le décor se limite à des saillies de briques, soulignant les divisions horizontales et marquant la clef des plates-bandes des baies.Cette maison est un des rares exemples du style 1900 dans l'architecture privée de Calais. Sa façade présente la structure banale de celle des petites maisons bourgeoises de l'époque : une travée de porte (resserrée à la calaisienne), une travée de larges fenêtres mise en valeur par un décrochement, accentué par la ligne de la corniche. Une timide inspiration « Art Nouveau » lui donne cependant un charme particulier : le décor de brique émaillée, les cintres surbaissés de la corniche, des baies et de leur menuiserie, mettent la maison au goût du jour. La pièce antérieure servant de salon de coiffure, une devanture en harmonie avec la façade remplace la fenêtre du rez-de-chaussée.
179/ MAISON, 103, RUE DU-FOUR-A-CHAUX Photographie.
Cl. Inventaire général.
Logements répétitifs en briques, d'un type très simple. Un étage, sans le toit à faible pente, remplace le comble à surcroît ouvert par des lucarnes, qui couronne la plupart des maisonnettes calaisiennes.
Des deux travées, celle de la porte est plus étroite, conformément aux habitudes locales. Le décor se limite à des saillies de briques, soulignant les divisions horizontales et marquant la clef des plates-bandes des baies.
180/ MAISON LEULIETTE RUE DE VIC* Photographie.
Archives Municipales de Calais.
Comme la plupart des maisons doubles, celle-ci offre une façade parfaitement symétrique. Chaque maison s'étire en hauteur sur quatre niveaux (sous-sol, rez-de-chaussée, étage carré, comble à surcroît) ouverts en façade par une seule travée ; la porte d'entrée est rejetée en bout du mur.
On notera la forte sur élévation du rez-de-chaussée : la porte de cave s'ouvre sous une fenêtre, comme il est d'usage à Calais. La position extrême des portes d'entrée fait deviner l'étroitesse du couloir et l'utilisation de murs latéraux préexistants pour appuyer la construction.
Le décor néo-classique, très sobre, se limite au soulignage des divisions horizontales par des moulures (ici encore le surcroît se « lit » dans la frise), et aux superstructures de baies : entablement pour les portes, fronton triangulaire pour les lucarnes. La menuiserie des portes est prévue dans le projet de l'architecte.
181 / MAISON VANHEEGHE, RUE BERTHOIS* Elévation.
Archives Municipales de Calais.
Maison à étage, avec sous-sol et étage de combles. Façade régulière bien typée localement, à forts soulignages horizontaux exprimant les niveaux. Les trois travées s'organisent à la manière calaisienne : la travée de porte, plus étroite, est placée latéralement.
On notera l'importance des ouvertures de cave, inscrites sous les appuis du rez-de-chaussée : 1,30 m de hauteur pour la porte de cave, avec empiétement sur la surface du rez-de-chaussée. Cette disposition est commune à nombre d 'habitations calaisiennes, dont le sous-sol peut former un véritable niveau de soubassement. Par voie de conséquence, la porte d'entrée est très haute (ici 3 mètres) pour préserver l'unité de niveau des linteaux ; sa partie supérieure est fréquemment occupée par une imposte vitrée.
182/ GROUPE DE MAISONS RUE DES QUATRE-
COINS
Photographie.
Cl. Inventaire Général.
Dans le cadre de l'habitat répétitif, cet alignement de trois maisons est d'un type unique à Calais. Sa structure même est inhabituelle, en particulier par le développement des habitations en largeur : on notera le nombre des travées (trois, quatre même pour la maison à rez-de-chaussée commercial) et leur espacement relatif. Si les façades s'organisent à la calaisienne, avec soulignage des niveaux et rejet latéral de la travée de porte, elles revêtent un décor très surprenant dans ce type d'habitat. Les logements en ligne présentent ordinairement des façades sobres, voire pauvres, animées par de simples soulignages de briques. Ici, le décor, basé sur l'opposition calcaire briques, emprunte à l'architecture bourgeoise bossages et frise d'arceaux ; l'élément le plus spectaculaire est le fronton cintré brisé, d'inspiration I T siècle, qui couronne la porte de chaque maison.
187/ MAISON PORET-SMITH, RUE DES FONTINETTES*
Elévation. - Ech. 1/40e
Archives Municipales de Calais.
La façade de cette maison bourgeoise s'organise sur un schéma très commun, avec ses deux travées de largeur inégale, à deux niveaux prolongés par des lucarnes. Ici, la travée de fenêtres est particulièrement accentuée, non seulement en raison de sa largeur, mais aussi du volume de la logette, liée au niveau inférieur par ses consoles-supports. La lucarne à toit à croupe, amortie en épi, contribue par sa silhouette à privilégier cette travée.
Bien qu'un peu étoffée par les frontons de l'étage et des combles, la travée de porte joue dans la façade un rôle mineur, en correspondance avec la structure interne : ses ouvertures ne sont qu'entrée de couloir ou éclairage de pièces secondaires (cabinet de toilette, petite mansarde). L'économie de l'habitat petit-bourgeois local s'exprime très bien dans cette façade dont les accessoires — bow-window, lucarne — sont par ailleurs d'un type plus lillois que calaisien.
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2/ « CARTE PARTICULIÈRE DU PASSAGE DE Callais
à Calais, 12 août 1633/Argencour. -
Le cordon poullier est clairement indiqué : « chemin des Pierrettes lequel ne se peu innonder ». On notera que le faubourg est traversé par deux rivières qui se jettent dans le canal de St-Omer. La plus au Nord sera intégrée à la fortification et donnera le canal du Crucifix à l'emplacement des actuels canaux de dérivation. L'autre c'est l'Abyme qui a été comblée au début du Xxe siècle mais dont le parcellaire atteste encore l'existence.
3/ LE FAUBOURG DE ST-PIERRE en 1608 Vue perspective. - Dessin à la plume sur papier - Annoté en h.c. Calais ville maritime et port de mer, dessinée sur les lieux par le sr. Delapointe ingr. en 1680.
Paris, Bibliothèque Nationale, cabinet des Estampes.
Cette vue de Calais et de son faubourg a été probablement dessinée par François de la Pointe, topographe et graveur de cartes géographiques lors de l'entrée du Roi à Calais. C'est l'esquisse du folio 45 du Journal topographique du Roi en Flandre durant l'année 1680. (Bibliothèque Nationale, Cabinet des Estampes, vers 1680) où est figuré à droite l'arrivée de l'armée.
On voit très distinctement le canal et le pont de Crucifix ainsi que le rang des moulins. Jusqu'au début du XVIIe siècle l'urbanisation se fait surtout le long de la Grande Rue, le futur boulevard Jacquard.
7/ C'était le plus ancien monument de St-Pierre. Elle apparaît dans les archives dès 960 quand le comte de Flandre, Arnould le Vieux, la cède à l'abbaye de Saint-Bertin. Elle est donc antérieure à l'occupation du site de Calais. Cette église aurait dû constituer logiquement le noyau urbain de St-Pierre mais sur les bords du canal de St-Omer, elle se trouvait trop excentrée du faubourg qui se développe aux portes de Calais. Dès le milieu du XIXe siècle elle cesse d'être, au profit de la place Crèvecœur, le centre de la nouvelle agglomération ; elle sera désaffectée en 1870 et démolie en 1882. Ce dessin est probablement une copie d'une lithographie de Francia.
8/ ST-PIERRE EN 1825*
Ce document date du début du XXe siècle, mais il figure l'état du cadastre vers 1825. Il s'agit donc d'un état de la propriété urbaine et non un état du bâti. Néanmoins, l'état du parcellaire en particulier la succession de petites parcelles, permet d'inférer la part des terrains lotis.
11/ PLAN DE LA VILLE ET DU PORT DE CALAIS, 1866.
9/ PLAN DE ST-PIERRE-LES-CALAIS en 1850
Ce plan a été dressé à I 'occasion de la construction de la salle d'asile, sur le boulevard Lafayette, en 1850. Ces plans de situation qui sont joints aux dossiers administratifs sont particulièrement précieux car ils donnent des états assez précis du développement urbain et viennent ainsi combler les lacunes des documents cadastraux. Jusqu'en 1850, l'urbanisation concerne surtout la partie comprise entre le boulevard Jacquard et le boulevard Lafayette. Au sud de ce dernier, on aperçoit la place Crèvecœur en cours de lotissement.
15/ PROJET DE FUSION DES DEUX VILLES
C'est le projet mis au point par une conférence réunissant I ' administration des Ponts-et-Chaussées, la Chambre de Commerce, la Compagnie des Chemins de Fer du Nord et la Ville de Calais et contre lequel proteste la Municipalité de Saint-Pierre. A quelques détails près, ce projet sera réalisé.
16/ CALAIS-ST-PIERRE (QUARTIER CENTRAL) 1882.
Face au projet soutenu par I ' administration des Ponts et Chaussées et la Ville de Calais, la municipalité de St Pierre inspire un contre-projet sauvegardant la continuité du tissu urbain. Celui-ci prévoit des voies ferrées et la couverture des canaux de communication et la création d'une place centrale en relation directe avec la gare qui doit devenir le cœur de la nouvelle ville. Un siècle après,on ne peut que donner raison à St-Pierre contre Calais et regretter l'abandon du projet.
17/ CALAIS-ST-PIERRE, NOTICE L'APPUI D'UN DEUXIÈME PROJET POUR LA FUSION DES DEUX VLLES. 1882
Nouveau contre-projet, moins coûteux mais inacceptable. Calais verrait son développement portuaire entravé par le passage des trains sur le boulevard international.
19/ ETUDE POUR LA FUSION DES DEUX VILLES DE CALAIS ET DE ST-PIERRE-LES-CALAIS
Daté par une inscription à d. Calais, le 26 octobre 1883.
Les contre-projets de St-Pierre n'ont pas été retenus. La municipalité tente de sauvegarder le projet d'une place centrale. Aujourd'hui face au parc St-Pierre, sur cette place, se dresse l'hôtel de ville, mais on peut dire sans risque d'être contredit que le projet a été vidé de son contenu par la médiocrité de l'environnement urbain et par le hors d'échelle du monument ; en 1883, on pensait au contraire qu'un lotissement assez dense se devait de marquer le cœur de la ville. Pour y parvenir, on sacrifiait même le parc.
22/ LA PLACE CRÈVECŒUR
Carte postale. - [vers 1905].
Une place publique construite dans la seconde moitié du XIXe siècle et comme il en existe probablement quelques centaines d'autres. Le principe est celui d'une place à programme, valorisée par la présence de bâtiments publics. L'échec urbain est patent : l’Îlotage des bâtiments détruit tout sentiment de clôture spatiale, les volumes de I 'Hôtel de Ville et de l'église sont contradictoires, les gabarits incohérents. Le règlement d'urbanisme de 1858 imposait un type de façade mais les propriétaires se sont presque toujours dérobés à cette servitude. C 'est avec le rond-point des Fontinettes (place d'Alsace) la seule tentative d'urbanisme concerté.
20/ LA VILLE DE CALAIS EN 1886
Inscription dans la composition en h.g. Plan de Calais et ses agrandissements, indiquant l' emplacement de la gare centrale/ la gare maritime et les voies ferrées, le nouveau port, les quartiers à créer, les rues/ à ouvrir, les lignes de tramways etc... - Dressé par Ch. Guilly, arch., 1886. Calais, Bibliothèque Municipale.
24/ RUE DE LA PASSERELLE
Exemple type d'une architecture d'accompagnement produite par la création d'un équipement public, la gare centrale et la passerelle franchissant les voies. Malgré le ravalement brutal et le déshabillage de certaines façades, on lit encore l'ordonnance primitive.
L'unité de la rue ne doit rien à un quelconque règlement d'urbanisme mais tient à un « consensus architectural ». La rue de la Passerelle illustre parfaitement le programme « des maisons de rapport en long » où sur une même parcelle se répète trois, quatre, ou cinq fois une même composition.
25/ LE BOULEVARD WILSON
La construction de la gare centrale en 1889 amène le lotissement d 'une avenue en bordure du parc St-Pierre. La solution de continuité avec la trame urbaine exclut l'activité commerciale et donne au quartier un caractère résidentiel accusé par la proximité du parc.
26/ USINE PEARSON ET WEBSTER, RUE NEUVE (1839)
Ms. Etablissements dangereux et insalubres (M.2984).
Archives Départementales du Pas-de-Calais.
30/ USINE CHAMPAILLER, RUE DE VIC (1856) Plan des ateliers, de la maison de maître et des logements ouvriers. - H. 0,25 ; L. 0, 18. - Plume et lavis sur papier. Archives Départementales du Pas-de-Calais.
L'usine Champailler est l'un des rares cas d'intégration à l'usine d'une villa patronale et de logements ouvriers. Si ce type d'association n'est pas mieux représenté à Calais c'est qu 'au moment où se construisent les premières grandes manufactures, il n 'y a déjà plus de terrains disponibles
33/ NOUVEAU PLAN DE CALAIS MONUMENTAL,
INDUSTRIEL ET COMMERCIAL (1898-1908)
Lithographie. -H. 1,07 ; L. 0,75. - Publié par l'Administration des Plans Monumentaux de France, 16 rue Brémontier, Paris. - Edité par J. Peumery, Calais. - S.d. Calais, Biliothèque Municipale.
Ce plan de Calais monumental, industriel et commercial auquel est joint un index des principaux établissements industriels fait partie d'une série éditée à la fin du XIXe siècle pour les principales villes manufacturières françaises. On connaît également celui de Lille. Le plan de Calais n'est pas daté mais il est postérieur à 1898 et antérieur à 1908. En effet, l'usine boulevard Lafayette y est figurée et le projet du nouvel Hôtel de Ville est encore le projet Decroix qui sera abandonné au profit de celui de Debrouwer en 1908. Nous avons ici le témoignage de ce triomphalisme industriel où les usines à tulle, les gares et les hôtels de ville participaient d'une même volonté monumentale.
Comme dans les représentations des papiers à en-tête des fabricants ou celles des prospectus publicitaires il ne faut pas s' attendre à trouver ici le reflet exact de la réalité. Industriels et architectes rêvent. Dans l'espace du dessin, les travées se multiplient ; les lignes de fuite exagérées par la perspective cavalière donnent aux usines des proportions qu 'elles n'ont jamais atteintes.
34/ USINE CORDIER, RUE DU PONT-LOTTIN (1905)
Elévation et coupe. - Dessin à la plume et lavis sur papier. - Nestor Duvinage, arch. Archives Municipales de Calais.
C'est l'une des dernières grandes usines construite à Calais sur le modèle traditionnel. La structure y est cependant quelque peu différente. En effet, les circulations ne sont plus réparties à l'extérieur mais intégrées dans le corps du bâtiment. Les fermes de la charpente avec leur entrait retroussé, leur blochet et leur jambe de force permettent une utilisation du comble à des fins de stockage.
35/ USINE DEBRAY, BOULEVARD LAFAYETTE (1898)
L' industrie de tulle et dentelles sera de plus en plus sous la dépendance des commissionnaires et des usiniers possédant plusieurs établissements comme les fonderies Valdelièvre Frères ou les teintureries Debray. En 1898, le temps de I 'usine monumentale est passé et la silhouette de l'usine tend à se fondre dans l'enfilade des rues. Cette urbanité est obtenue ici par l'utilisation de pierre de Marquise pour les chambranles.
Plume et lavis sur claque. N. Duvinage, arch. Archives Municipales de Calais.
36/ USINE Dubout et la rue Richelieu (1904) Maquette. - Bois et laiton. - H. 0,04. - Ech. 1/500e .
Exécutée par J. Digeau et Fils. - Partie de la maquette commandée par la Chambre de Commerce de Calais pour l'exposition du Nord à Arras en 1904.
Calais, Chambre de Commerce et d 'Industrie en dépôt au Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle.
L'usine Dubout a été construite en 1857. En 1881 , elle est la dernière usine à fonctionner sur le territoire de la commune de Calais. Elle est composée de trois corps de bâtiment, un corps central et deux pavillons. L'un d'entre eux était probablement réservé à la production de force motrice. Cette disposition bien représentée à Lille ou à Roubaix ne se retrouve pratiquement jamais dans les usines calaisiennes où machines et chaudières sont en cœur d'îlot.
37/ USINE VALDELIÈVRE, RUE DES FLEURS (1887)
Archives municipales de Calais.
38/ USINE VALDELIÈVRE, RUE DES FLEURS
(1887)
Archives Municipales de Calais.
L'usine Valdelièvre de la rue des Fleurs répond au type classique de l'usine à tulle : implantation en U des corps de bâtiment, chaudières, machines et citernes de réfrigérant forment une aile basse au fond de la cour. Les bâtiments ont ici une largeur très exceptionnelle : dix-huit mètres. Dès la construction de l'usine, le nombre de métiers est très exactement déterminé. Ici, l'ensemble de la trame est numérotée de un à cinquante-et-un et seuls les deux étages médians sont réservés aux métiers Leavers , I 'usine est donc prévue pour cent deux métiers.
41/ USINE DARQUER BACQUET, RUE DES QUATRE-COINS ( 1903)
Les barres qui actionnent par l'intermédiaire du jacquard les fils de chaîne sont tendus par un ressort de rappel à l'extrémité du métier Leavers. L'évolution de la largeur des métiers a contraint les fabricants à faire dépasser cette partie de la mécanique à l'extérieur des bâtiments et à construire pour cet usage « des boîtes vitrées » ou des châssis sur consoles qui donnent aux usines de dentelle leur silhouette caratéristique.
39/ USINE VALDELIÈVRE, RUE DE LA TANNERIE Photographie.
CI. Inventaire Général.
Prise lors de la démolition de l'usine en 1980, cette photographie illustre la notion et le rôle de la composition tramée des bâtiments de l'industrie textile. Dans les murs porteurs en brique sont noyés des sablières qui forment à chaque étage un chaînage permettant l'absorption des vibrations et qui soulage à la hauteur des baies les linteaux de brique appareillés en arc segmentaire. De niveau en niveau, la section et le gabarit des pièces de charpente et des colonnes de fonte s'adaptent aux charges supportées.
43/ USINE HENON, RUE DES QUATRE-COINS (1876)
Façade sur la rue du Cosmorama. - Carte postale, vers 1905.
Coll. Jean Gardy, Calais.
45/ USINE DAVENIÈRE, RUE DE L'ESPÉRANCE (c. 1900)
Carte postale.
Coll. Jean Gardy, Calais.
Il est très significatif qu 'un des rares documents connus montrant l'intérieur d'une fabrique de tulle concerne une usine à « sheds ». Ce système permet non seulement un accroissement sensible de la trame mais améliore les conditions de travail, en particulier en permettant un éclairage uniforme et plus abondant. Ici le cliché a été pris sans recourir à l'éclairage artificiel et la pose n'a pas dû excéder quelques secondes.
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