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Histoire de Calais

145: BUREAUX DUCHESNE, RUE DU GÉNÉRAL-

CHANZY (c. 1895  

Photographie. - E. Decroix, arch. ; Laoust sculpt. Cl. Inventaire Général.  

Cet immeuble de bureaux marque bien la réaction vers le théâtral et le monumental qui se produit dans la dernière décennie du XIXe siècle. C'est l'un des rares exemples calaisiens où la sculpture décorative soit signée. Le parti de façade est celui de l'hôtel particulier bâti sur un parcellaire étroit — on trouve un exemple très proche dans un hôtel du boulevard Vauban à Lille en 1865 — mais ici le traitement est dramatisé et les rappels du maniérisme romain sont parfaitement conscients comme le montre l'usage des consoles renversées ou celui de l'imbrication des ordres. La signature éclectique est donnée par les cartouches et les chutes de feuilles agrafées sur le pilastre colossal et sur la façade en retour par la colonne candélabre de l'étage supérieur. La fonction commerciale transparaît seulement dans I 'importance donnée aux fenêtres.

146: BUREAUX, 17, RUE DES SOUPIRANTS (c.

1895).

Photographie.

Cl. Inventaire Général.

Calais souffre-t-il d'un complexe industriel pour masquer un bâtiment à usage de bureaux derrière une façade palladienne ? Comme dans le baroque anglais, l'architecture met en valeur le contraste d'une modérature forte opposée aux aplats des surfaces de brique. Dernier détail •  le centre de la patère accrochée au bandeau d'étage est marqué par un ombilic en bronze...

147: MAISON GRIITI, 4, RUE DE LAPASSERELLE

(1909)

Photographie. - Détail de la façade. F. Gritti, entrepr. CI. Inventaire Général.

Originaire de la région de Varèse (Piémont) François Gritti arrive à Calais en 1885. Après un intermède de cinq ans en Argentine, il revient à Calais, participe à la construction de la jetée Est et s 'installe comme entrepreneur en 1898. Comme d' autres Italiens arrivés à Calais à la même époque, Mistro, Mille, Bulgheroni) il se fait une spécialité des immeubles en béton armé et des façades en ciment-pierre. De 1898 à 1925 il construit à Calais plus de deux cents bâtiments parmi lesquels la maison Bartsch (cat. no 119), l'église du Beaumarais et la maison, 20, rue Aristide-Briand (cat. 148-149).

 

La façade de la maison Gritti constitue en elle-même un véritable répertoire des moulages réalisables : chapiteaux corinthiens, cuirs découpés, bossages divers, motifs de vannerie, tresses, etc

 

149: MAISON GRITTI, 20 rue Aristide Briand (1922), détail de la façade, néoclassicisme tardif

151: MAISON FRANCES, BOULEVARD JACQUARD (1890) Photographie.

Cl. Inventaire Général.

154: Banque Cordier, boulevard Jacquard (1906). Photo N.Duvinage, arch, CI.Inventaire général.

Dans un de ces derniers projets, Duvinage s'est-il souvenu de la façade de l'établissement de bains lillois construit par A.Baert.Il greffe ici sur la composition classique un bow-window supporté par une colonne candélabre auquel répond en fausse symétrie un balcon. Après la réunion des deux villes l'extrémité nord du Bl Jacquard deviendra le quartier d'affaires de Calais où se regroupent toutes les banques. 

156/ MAISON, BOULEVARD DE L'ÉGALITÉ(1750) Photographie.

Cl. Inventaire Général

A Saint-Pierre-les-Calais, assez rares sont les vestiges de l'habitat semi-rural antérieur à I 'essor industriel. Cette habitation en est représentative : de la maison rurale, elle garde la façade allongée, sans décor ni lucarnes, et le toit à deux versants et pignons découverts ; elle s'en démarque par l'ouverture sur la voie, l'organisation et l'unité des baies, la structure (à quatre niveaux, dont sous-sol et combles). C'est une typique « maison de bourg » prise dans l'actuel tissu urbain. 

                                           158/  MAISON DE B0IS,44, RUE DE LA FONTAINE                                                          Photographie.   Cl. Inventaire Général

Quelques maisons de bois subsistent à Calais, notamment rues Régnier et Jean-de-la-Fontaine. Elles ne s'apparentent que par le matériau à celles de La Madeleine près de Lille ou de Rosendaël près de Dunkerque ; ce sont de simples cabanes élaborées, modestes réalisations d'une volonté d'habitat autonome avec « façade » s 'ouvrant sur un jardinet ou une cour close ménagés sur la parcelle exiguë. Cet habitat est en voie de disparition. Il datait, au moins en partie, du début du Xxe siècle (un permis de constuire pour 1908).

159/MAISON RUE HOMÈRE , Photographie, Cl. Inventaire Général

Maison d'angle à usage d'habitation et de commerce (débit de boissons ?) vraisemblablement antérieure à industrialisation de Saint-Pierre-les-Calais. Elle garde de l'architecture rurale traditionnelle la simplicité de la façade (ouvertures nues, disposées fonctionnellement, décor très sobre) ; et le toit de tuiles flamandes à deux versants, à lourd arêtier de tuiles canal. Prise actuellement entre deux maisons reconstruites, à étage, elle témoigne de la physionomie ancienne du quartier.

161 MAISON, 15, IMPASSE LECLERCQ Photographie.

Cl. Inventaire Général.

Echantillon caractéristique du petit habitat calaisien, cette unité d 'habitation forme              I 'extrémité d 'un alignement à façades répétitives. Les maisons se développant en profondeur, la façade se réduit à la porte du couloir et à la fenêtre de la pièce sur rue, que surmonte une lucarne au bas du versant du toit. Le surcroît du comble est matérialisé par une frise nue entre la corniche et un cordon ; leurs moulures horizontales sont le seul décor de façade, avec les agrafes très simples des baies, et la charmante découpe « en chapeau de gendarme » du fronton de la lucarne.

166 MAISON JACKEL, RUE RONSARD Photographie.

Cl. Inventaire Général.

A l'appui des demandes de permis de construire venaient souvent des dessins (plans, élévations) même pour de simples maisonnettes.

Ce projet de 1886, dont la façade présente une « frise » entre la corniche et le bandeau qui règne au-dessus des baies, fait apparaître la structure de la maisonnette calaisienne. La hauteur relative de cette frise s'explique essentiellement non par un souci décoratif, mais par I 'existence d 'un surcroît dans le comble — ce qui permet, en donnant au brisis du toit une verticalité maximale, d' aménager une chambre mansardée de proportion acceptables. Cette utilisation très générale des combles en mansarde côté rue, en grenier côté cour, explique la fréquence des toits à brisis et terrasson sur rue, long pan sur cour, ainsi que l'importance accordée aux lucarnes, qui jouent le rôle d'une vraie fenêtre et reçoivent un décor en conséquence — ici un fronton, des ailerons — même quand leur structure est en bois.

La façade-type s'ouvre sur rue par une porte et une fenêtre sous lucarne. Dans ce projet, l'entrepreneur a serré sur les 5,50 m de largeur trois ouvertures, dont deux fenêtres pour améliorer l'éclairage de la pièce sur rue.

 

167/ MAISON, 6, RUE TISSANDIER.

Photographie.Cl. Inventaire Général.

La structure courante des maisonnettes calaisiennes se reconnaît dans cette habitation développée en profondeur : rez-de-chaussée sur sous-sol et sous comble à surcroît visible en façade ; façade réduite aux ouvertures du couloir, de la pièce antérieure et de la mansarde. Cette petite maison se distingue toutefois par son « classisicisme» soigné, qui lui confère l'apparence d'une demeure bourgeoise en miniature : façade régulière, en bossages, couronnée par une lucarne à baies géminées d' importance inhabituelle ; prédominance des vides sur les pleins (une fenêtre supplémentaire : la porte du couloir est rétrécie au maximum) ; décor abondant et sobre (moulures horizontales, agrafes, corniche à denticules, fronton cintré).

169/ COURÉE, 9, RUE FRÉDÉRIC-SAUVAGE Photographie.

Cl. Inventaire Général

Contrairement à la plupart des villes industrielles de la région, Calais renferme peu de courées ; elles ont d'ailleurs un caractère particulier. Ni grands alignements, ni alignements en vis-à-vis ; la cour garde une relative largeur, et les six maisonnettes de cette courée ont chacune leur jardinet sur l'arrière. Sous l'angle de la construction, elles sont en tout point semblables aux maisonnettes des bords de rue. 

170/ MAISON, 5, RUE MASSÉNA Cl. Inventaire Général Photographie.

Maisonnette à usage commercial (sous-sol, rez-de-chaussée, comble aménagé ; la partie antérieure du rez-de-chaussée est occupée par une boutique). Façade fonctionnelle, presque entièrement habillée par la devanture de bois peu décorée, qui intègre la porte du couloir d'accès à l'habitation. Seuls apparaissent une partie du solin (porte de cave et soupiraux) et la lourde corniche moulurée. Deux lucarnes de bois au bas du versant du toit.

 171/ MAISONS DE LA RECONNAISSANCE (1887) Elévation, plan et coupe. - H. 0,45 ; L. 0,54. - Plume et crayon sur calque.

Archives Municipales de Calais.

Les opérations immobilières à petite échelle furent nombreuses à Calais dans le dernier quart du XIXe siècle. Telle la construction en 1887, pour un même propriétaire — l'entrepreneur — de cet ensemble de quatre maisons, revendues ensuite individuellement. L'habitat calaisien doit une partie de son unité à ce type de « promotion » . Il est courant, comme dans le cas présenté, qu'un local commercial placé sur I ' angle ait été intégré au programme de construction.

172/ IMMEUBLE BOULANGER-RUFFIN, A L'ANGLE DES RUES DU ONZE-NOVEMBRE ET ARISTIDE-BRIAND (1889) Photographie   Cl. Inventaire général.

178/ MAISON, 73, RUE DU 11-NOVEMBRE Photographie.

Cl. Inventaire général.

179/ MAISON, 103, RUE DU-FOUR-A-CHAUX Photographie.

Cl. Inventaire général.

Logements répétitifs en briques, d'un type très simple. Un étage, sans le toit à faible pente, remplace le comble à surcroît ouvert par des lucarnes, qui couronne la plupart des maisonnettes calaisiennes.

 

Des deux travées, celle de la porte est plus étroite, conformément aux habitudes locales. Le décor se limite à des saillies de briques, soulignant les divisions horizontales et marquant la clef des plates-bandes des baies.Cette maison est un des rares exemples du style 1900 dans l'architecture privée de Calais. Sa façade présente la structure banale de celle des petites maisons bourgeoises de l'époque : une travée de porte (resserrée à la calaisienne), une travée de larges fenêtres mise en valeur par un décrochement, accentué par la ligne de la corniche. Une timide inspiration « Art Nouveau » lui donne cependant un charme particulier : le décor de brique émaillée, les cintres surbaissés de la corniche, des baies et de leur menuiserie, mettent la maison au goût du jour. La pièce antérieure servant de salon de coiffure, une devanture en harmonie avec la façade remplace la fenêtre du rez-de-chaussée.                                                             

179/            MAISON, 103, RUE DU-FOUR-A-CHAUX Photographie. 

Cl. Inventaire général. 

Logements répétitifs en briques, d'un type très simple. Un étage, sans le toit à faible pente, remplace le comble à surcroît ouvert par des lucarnes, qui couronne la plupart des maisonnettes calaisiennes. 

Des deux travées, celle de la porte est plus étroite, conformément aux habitudes locales. Le décor se limite à des saillies de briques, soulignant les divisions horizontales et marquant la clef des plates-bandes des baies.

180/                    MAISON LEULIETTE RUE DE VIC* Photographie. 

Archives Municipales de Calais. 

Comme la plupart des maisons doubles, celle-ci offre une façade parfaitement symétrique. Chaque maison s'étire en hauteur sur quatre niveaux (sous-sol, rez-de-chaussée, étage carré, comble à surcroît) ouverts en façade par une seule travée ; la porte d'entrée est rejetée en bout du mur. 

On notera la forte sur élévation du rez-de-chaussée : la porte de cave s'ouvre sous une fenêtre, comme il est d'usage à Calais. La position extrême des portes d'entrée fait deviner l'étroitesse du couloir et l'utilisation de murs latéraux préexistants pour appuyer la construction. 

 

Le décor néo-classique, très sobre, se limite au soulignage des divisions horizontales par des moulures (ici encore le surcroît se « lit » dans la frise), et aux superstructures de baies : entablement pour les portes, fronton triangulaire pour les lucarnes. La menuiserie des portes est prévue dans le projet de l'architecte.

 

181 /      MAISON VANHEEGHE, RUE BERTHOIS* Elévation.

Archives Municipales de Calais.

Maison à étage, avec sous-sol et étage de combles. Façade régulière bien typée localement, à forts soulignages horizontaux exprimant les niveaux. Les trois travées s'organisent à la manière calaisienne : la travée de porte, plus étroite, est placée latéralement.

 

On notera l'importance des ouvertures de cave, inscrites sous les appuis du rez-de-chaussée : 1,30 m de hauteur pour la porte de cave, avec empiétement sur la surface du rez-de-chaussée. Cette disposition est commune à nombre d 'habitations calaisiennes, dont le sous-sol peut former un véritable niveau de soubassement. Par voie de conséquence, la porte d'entrée est très haute (ici 3 mètres) pour préserver l'unité de niveau des linteaux ; sa partie supérieure est fréquemment occupée par une imposte vitrée.

182/          GROUPE DE MAISONS RUE DES QUATRE-

COINS

Photographie.

Cl. Inventaire Général.

 

Dans le cadre de l'habitat répétitif, cet alignement de trois maisons est d'un type unique à Calais. Sa structure même est inhabituelle, en particulier par le développement des habitations en largeur : on notera le nombre des travées (trois, quatre même pour la maison à rez-de-chaussée commercial) et leur espacement relatif. Si les façades s'organisent à la calaisienne, avec soulignage des niveaux et rejet latéral de la travée de porte, elles revêtent un décor très surprenant dans ce type d'habitat. Les logements en ligne présentent ordinairement des façades sobres, voire pauvres, animées par de simples soulignages de briques. Ici, le décor, basé sur l'opposition calcaire briques, emprunte à l'architecture bourgeoise bossages et frise d'arceaux ; l'élément le plus spectaculaire est le fronton cintré brisé, d'inspiration I T siècle, qui couronne la porte de chaque maison.

 

 

187/               MAISON PORET-SMITH, RUE DES FONTINETTES*

Elévation. - Ech. 1/40e 

Archives Municipales de Calais.

La façade de cette maison bourgeoise s'organise sur un schéma très commun, avec ses deux travées de largeur inégale, à deux niveaux prolongés par des lucarnes. Ici, la travée de fenêtres est particulièrement accentuée, non seulement en raison de sa largeur, mais aussi du volume de la logette, liée au niveau inférieur par ses consoles-supports. La lucarne à toit à croupe, amortie en épi, contribue par sa silhouette à privilégier cette travée.

Bien qu'un peu étoffée par les frontons de l'étage et des combles, la travée de porte joue dans la façade un rôle mineur, en correspondance avec la structure interne : ses ouvertures ne sont qu'entrée de couloir ou éclairage de pièces secondaires (cabinet de toilette, petite mansarde). L'économie de l'habitat petit-bourgeois local s'exprime très bien dans cette façade dont les accessoires — bow-window, lucarne — sont par ailleurs d'un type plus lillois que calaisien.

 

  

 

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