Eklablog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Histoire de Calais

191/     MAISON LOUIS HÉNON, RUE DU 11 NOVEMBRE Photographie.

Cl. Inventaire Général.

L'habitat calaisien accorde à la façade une importance dont cette maison donne la mesure extrême. Le plan de toiture résume à lui seul l'esprit de la construction : cette maison sans profondeur est coiffée par un brisis sans terrasson, généreusement ouvert pour éclairer des combles en réalité fort réduits. L'habitation présente sur rue la façade cossue d'une « demeure bourgeoise » fin de siècle : porte architecturée, timbrée d'un écu sous le balcon de l'étage ; bossages au rez-de-chaussée, balustrades d'appui au premier, corniche puissante. Tout n'est que placage de ciment, fausse pierre de taille, sur un médiocre structure de briques.

Cette construction, pour être un cas-limite, n'en est pas moins représentative d'une certaine manière de concevoir I 'habitat à St-Pierre-les-Calais.

193/                    MAISON, 15-13 QUAI DU RHIN Photographie.

Cl. Inventaire Général.

Type de maison bourgeoise localisé d'une part autour du théâtre, d'autre part aux abords du parc Saint-Pierre. Ces constructions datent généralement des premières années du XXe siècle.

 

Cette demeure est construite sur le principe de la maison double à portes jumelées — système de juxtaposition le plus souvent adopté dans les habitations bourgeoises, qui ne se jouxtent ainsi que les parties dégagements sanitaires. De ce fait aussi, la double façade est étoffée par une « fausse travée » axiale où se jumellent les ouvertures de la travée de porte de chaque habitation — travée étroite, conformément aux habitudes locales. L'éclairage de la pièce de l'étage par des fenêtres géminées vient en développement de ce parti, avec un soulignage vigoureux par de grands balcons de fonte à profil bombé. L'ensemble ne manque pas d'ampleur, et ici encore le jumelage de façade sert l'apparence « bourgeoise » de chacune des demeures. Bourgeoisie, fièrement affirmée dans la silhouette des lucarnes baroques, à fronton interrompu par un imposant pot-à-feu en épi. On notera la forme en anse de panier de la plupart des baies ; on ne la voit guère avant 1900 à Calais.

 

 

194  /      MAISON, 44-42, RUE DES COMMUNES Photographie. 

Cl. Inventaire Général 

Jouxtant une usine de dentelle, cette maison semble avoir été directement liée à l'entreprise ; il est possible que la grande porte à double vantail ait signalé une entrée de bureaux. Dans ce type de maison apparaît la complexité de l'habitat calaisien, où s'enchevêtrent usines, logements populaires et demeures bourgeoises, sans démarcations en quartiers. De toute évidence, les usines se sont implantées sur les grandes parcelles de terrain non bâti disponibles entre les maisons anciennes ; l'habitat qui les accompagne est venu en remplissage. 

Comme un certain nombre de maisons calaisiennes, celle-ci vise à l'apparence cossue ; la façade se doit d'attester la réussite financière, sans grever le capital. Une abondance de décor affiche donc la prospérité, avec quelques éléments-clefs qui prennent, d'une maison bourgeoise à l'autre, la valeur de signes : les ouvertures élargies ou géminées, le bow-window, les bossages. L'habillage n'est toutefois qu'en ciment-pierre avec applications de terre cuite, et le bow-window en bois. 

 

195/        MAISON, 99, RUE DU 11-NOVEMBRE. 

Photographie. 

Cl. Inventaire Général. 

Les rues du 11-Novembre, Darnel, des Quatre-Coins, et le Boulevard Wilson, comptent d'assez nombreuses maisons bourgeoises conçues sur un même type : quatre niveaux (dont sous-sol et niveau de combles), deux travées en façade. Cette maison « Tudor » en est un exemplaire très attachant. De la forme des fenêtres, des culots de bow-windows, jusqu'aux petits carreaux des baies, tout est référence à l'architecture anglaise, qui habille dans le goût des années 1900 une structure d'habitation  bien calaisienne. La lucarne à pignon à « pas-demoineau » joue ici à part entière son rôle d'amortissement de façade.

 

197/         MAISON, 91, RUE DU VAUXHALL     Photographie Cl. Inventaire Général 

 

Les maisons isolées dans un jardin, en retrait de la chaussée, sont minoritaires à Calais. Celle-ci est traitée en outre, avec quelque emphase, dans le style « hôtel particulier » bien qu'il s'agisse d'une simple habitation à rez-de-chaussée entre un niveau de soubassement et un étage de combles. Des pilastres et un décrochement central « rythment » trois travées ; un perron à deux volées tournantes précède la façade dont le décor chargé exprime sans ambiguïté la recherche d'une apparence cossue.

198  MAISON, 49, RUE MARTYN Photographie Cl. Inventaire Général

 

Cette maison bourgeoise tranche sur l'ensemble des constructions locales ; implantée de façon exceptionnelle — pignon sur rue, façade principale sur jardin — elle veut évoquer les villas à l'italienne : toiture de forme complexe, soulignée par une bordure de rive à lignes brisées ; présence d'un étage d'attique ; façade symétrique à travée centrale fortement accentuée. Cette inspiration s'affirme particulièrement dans le décor de la fenêtre de pignon. Malgré les ornements extérieurs — on notera le volumineux balcon de ciment-pierre — l' effet » est gâté par une certaine pauvreté de matériau (crépi de revêtement,  bordure de rive en planches nues) et par le caractère un peu étriqué de la demeure.

 

 

 

199 MAISON, 98, RUE DE LA COMMUNE-DE-PARIS

Photographie

Cl. Inventaire Général

Cette demeure offre la même structure de façade qu 'une maison d'apparence plus simple, située 63, rue du I I-Novembre : quatre niveaux — dont un de soubassement et un de combles — cinq travées, avec un accent sur la travée centrale. Rue du I I-Novembre, ce schéma est discrètement souligné par un simple jeu de moulures. Ici, une ornementation recherchée et fort soignée, en pierre, habille luxueusement la façade de briques, entre les chaînes d'angles de bossage. Elle se concentre sur la travée maîtresse, dont le décor éclectique mêle des éléments inspirés de la Renaissance au vocabulaire néo-classique. La menuiserie du vantail d'entrée s'assortit aux sculptures.

La comparaison entre ces deux exemplaires montre combien, à Calais, le caractère « bourgeois » d'une demeure s'affirme par la façade plus que par la structure même de l'habitation.

203              IMMEUBLE, 32 à 38, avenue Wilson Photographie.

Cl. Inventaire Général.

Face au parc St-Pierre, cet immeuble de rapport domine un îlot de maisons bourgeoises ; il traduit assez bien l'idée nouvelle de l'habitat collectif qui se fait jour dès les premières années du siècle. L'architecte belge Serrurier-Bovy prône la conciliation étroite des « besoins d'hygiène » et des « besoins esthétiques » ; Henri Sauvage lance vers 1903-1905 ses Habitations Hygiéniques, et l'on verra se répandre les H.B.M. (habitations à bon marché). Des impératifs économiques ont dicté le plan tassé de cet immeuble ; mais la conception hygiénique du logement — espace, pénétration de la lumière— se manifeste en façade' par le nombre et la largeur des baies ; sa décence, par l'adoption des « signes » de l'aisance bourgeoise telle que la définissent les maisons environnantes oriels, balcons, balustrade, lucarne monumentale, interprétés en cime t. L'esthétique est un compromis entre le néo-classique encore en faveur, et l'art nouveau qui inspire l'alliance du béton avec la céramique décorative, comme l ' articulation de la façade avec ses avancées à pan coupé.

207/ SALLE D'ASILE, RUE LAFAYETTE (1850)

Plan, coupe, élévation, - H.0.56; L. 0.80 - Plume et lavis sur papier - Amédée Stenmaght, arch. de la ville de Saint-Pierre. Archives Départementales du Pas de Calais

208/ PROFET D'ECOLE COMMUNALE, RUE DU VAUXHALL (1863). 

Coupe et élévation. - H. 0.71; L. 0.47.- Plumes et lavis sur papier. - Normand, arch. de la ville de Saint-Pierre. Archives Départementales du Pas de Calais. 

209/      PROJET DE LAVOIR PUBLIC, PLACE CRÈVE-

CŒUR (1860)

Plans, coupe et élévation. -H. 0,55 ; L. 0,89. - Plume et lavis sur calque. A. Stenmaght, arch. de la Ville de St-Pierre.

Archives Départementales du Pas-de-Calais.

Si dans cette ville qui ne possède ni eau courante ni réseau d'égout la nécessité d'un établissement de bains et d'un lavoir public ne fait aucun doute, des divergences vont encore une fois apparaître entre le Conseil Général des Bâtiments Civils et la municipalité. Les premiers projets, inspirés de modèles anglais, sont relatifs à un bâtiment à deux étages comportant lavoirs, bains, salle de repassage et salle de séchage aménagées dans les combles. Le conseil critique sévèrement l'exagération dans laquelle on est tombé pour le décor des façades en ciment de Portland et renvoie le projet en souhaitant qu'on lui donne ce caractère de simplicité qui serait cette fois en rapport avec la destination du monument et les ressources bornées dont la ville peut disposer. On mentionna également qu' en architecture raisonnée, il n' était pas possible qu' une façade n' indique qu' un seul étage lorsque le bâtiment auquel elle appartient en a deux.

Il fallut donc réviser les plans qui furent définitivement adoptés en 1860. La fontaine monumentale prévue en façade fut abandonnée. Cette fois l'édifice avait le caractère propre à sa destination et un caractère assez monumental pourfigurer convenablement sur la grande place de la ville vis-à-vis de la mairie et près de l'église.

 

Les bâtiments du lavoir donnant sur la place masquent la cour intérieure et les ailes contenant les bains. Le sens des convenances interdit que l'on puisse accéder au lavoir par la place, aussi l'entrée se fait-elle par la rue du Four-à-Chaux.

L'architecte abandonne ici ses inévitables références néoclassiques et si les matériaux restent traditionnels (brique et pierre de marquise) la composition de la façade se fait I 'écho de la plastique nouvelle de l ' architecture du fer des halles, des marchés et des gares. On remarquera l'intégration très maladroite des pilastres à l'ensemble de la composition.

210/                  LAVOIR PUBLIC, PROJET DE TRANSFORMATION EN BIBLIOTHÈQUE ( 1863) Elévation de la façade. - H. 0,33 ; L. 0,40. Plume et lavis sur calque. - Normand, arch. de la ville.

Archives Départementales du Pas-de-Calais.

 

En 1862 le lavoir n'ayant pas eu le succès escompté, l'étage fut occupé par une école primaire précédant d'un an l'installation d'une bibliothèque publique. Pour cette occasion, un accès fut aménagé dans la façade donnant sur la place Crèvecœur et le bâtiment rendu conforme à sa nouvelle destination par un décor et un balcon en pierre de Stinkal plaqué sur la travée centrale.

211/          PROJET DE MARCHÉ COUVERT, PLACE DE LA RÉPUBLIQUE (1878).

Plan, élévation. - Ech. 1/100e . - H. 0,475 ; L. 0,63.  

Plume et lavis. Louis Beillier, arch. de la ville. Archives Départementales du Pas-de-Calais.

212/               PROJET DE MARCHÉ COUVERT, PLACE DE LA RÉPUBLIQUE (1878).

Plan de situation, élévations latérales. - H. 0,475 ; L.

0,53. - Plume et lavis. - Louis Beillier, arch. de IP ville. Archives Départementales du Pas-de-Calais.

 

L'excentrement de la place Crèvecœur devait conduire à la création d'une seconde place publique à proximité du boulevard Jacquard. L'incendie de l'usine Champailler fournissait l'occasion d'acquérir les terrains nécessaires. Cette place neuve devait accueillir le marché couvert dont le projet fut confié à l'architecte municipal Beillier. C'est un volume très simple, s'ouvrant sur la place par un portail en grand appareil caractéristique du soin qu'apporte l'architecture rationaliste à la réalisation des programmes utilitaires. Le bâtiment se prolonge sur la place par un auvent reposant sur des colonnettes de fonte. A chaque extrémité du bâtiment, deux portes latérales le mettent en rapport avec les rues de Vic et de la Tannerie. Cette disposition des circulations et l'éclairage semi-zénithal l'apparentent à l'architecture des passages couverts.

En 1880, ce marché est transformé en vente à la criée, puis abandonné dans les premières années du XXe siècle et la place est de nouveau lotie. Le bâtiment subsiste encore en partie, derrière le collège République 

213/ LA FONTAINE DU PARC ST-PIERRE (1863) Photographie

Cl. Inventaire Général.

 

Y a-t-il meilleur critère de l'urbain que la création de parc et de jardins publics. Le parc St-Pierre deviendra le lieu privilégié des concerts, des promenades et des banquets avec le chalet restaurant construit par Louis Beillier en 1864. C'est en 1856 qu'il avait été décidé de transformer en promenade publique les terrains compris entre la rue de l'Hospice, le canal du Crucifix, la route impériale et l'Abîme. En 1863, pour célébrer l'arrivée des eaux de Guînes à Calais le conseil avait décidé l'érection d'une fontaine monumentale. Le choix qui est fait du modèle 10161 de l'album Deruel, maître de forges à Paris, illustre bien l'importance que prend alors la sculpture industrielle ou le client peut choisir sur catalogue en fonction de ses goûts et de ses moyens. La vasque « fondue d'une seul tenant » est empruntée aux jardins de Versailles, les putti à Bouchardon et les inévitables Trois Grâces à Germain Pilon. L'ensemble pèse 4500 kg et coûte 6 500 francs...

216/          LA GARE CENTRALE (1890)

Maquette, bois et laiton. - H. 0,06 ; L. 0, 16. : P. 0,16.  

Ech. 1/500e .

Calais, Chambre de Commerce et d 'Industrie, en dépôt au Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle.

217 /         LA GARE CENTRALE (1890) Carte postale.

Calais, Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle.

 219 LA GARE MARITIME (1889)

 Maquette, bois et laiton, - H. 0,09 ; L. 0,25 ; P. 0,05.  

Ech. 1/500e .

 

Calais, Chambre de Commerce et d'Industrie en dépôt au Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle.

220/  LA GARE MARITIME (1889)

Photographie. - vers 1910 - Sydney Dunnet.

Calais, Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle.

Héritière des gares maritimes provisoires de 1867 et 1882, celle-ci marque la séparation définitive des rôles de gare de France et de gare de Calais, puisqu'elle est isolée de Calais-Saint-Pierre par le bassin Carnot et ses écluses, sur la nouvelle jetée Est.

Son type se caractérise par la répartition presque canonique et familière des diverses fonctions de la gare corps central, logeant ici l'hôtel, ailes basses et pavillons latéraux. Mais cette composition architecturale frontale est étrange dans la disposition longitudinale aux quais.

Dans le quai, deux étages de sept « cages d'appontement », en trois séries pour trois bateaux — qui, ici, cachent le dispositif — permettait le débarquement quelle que fût la marée.

221/            PROJET DE THEATRE (1903)

Elévation. - H. 0,68 ; L. 0,71. Tirage sur papier. C. Malgras-Delmas, arch.

Archives départementales du Pas-de-Calais.

Quelques modifications sont intervenues entre le projet et la réalisation. En particulier le remplacement des trompes portant les figures par des proues de navires. La sculpture de l'attique a également été modifiée. Les masques à l'antique n'existaient pas sur le projet Les huit figures de l'attique ainsi que les proues ont été sculptées par Billaux. La Comédie et la Danse sont l'œuvre de E. Lormier, la Poésie et la Musique celles de P. Graf.

225/         PROJET DE PLAFOND (1904 

Vue perspective. - Tondo, diam. 0,45. - Aquarelle. - O.

Moisson, peintre-décorateur ?

Calais, Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle.

Ce dessin provient du Fonds Omer Moisson, peintre et décorateur de théâtre or le plafond a été réalisé par Henry Delacroix. S'agit-t-il d'un projet pour le théâtre de Calais ? Dans ce cas les quatre bustes seraient ceux de Pigault-Lebrun, Monsigny, de Belloy et Lesage qui ont été intégré dans le programme iconographique de la façade.

222/            LE THÉATRE, FAÇADE EST (1905) Photographie.

Cl. Inventaire Général.

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article